Chapitre 5 Tension sur le marché (mobilité et vacance)

5.1 Dans la région, 7 700 logements sont vacants, dont 5 200 depuis plus de trois mois.

Au 1er janvier 2024, parmi les 176 000 logements loués ou proposés à la location dans la région Bourgogne-Franche-Comté, 7 700 sont vacants. La vacance commerciale atteint 4,4 % de l’offre locative dans la région, contre 2,3 % en France métropolitaine. Malgré un recul de 0,3 point la Bourgogne-Franche-Comté conserve le taux de vacance le plus élevé, nettement devant la région Grand-Est (3 %). La Nièvre est le département français où la vacance commerciale dans le parc social est la plus forte (9 %). La Saône-et-Loire, le Jura et le Territoire de Belfort se situent respectivement aux 4e, 7e et au 9e rang sur 96.

Cette baisse de la vacance n’indique cependant pas que le parc bénéficie d’un regain d’attractivité. Au contraire, le nombre de logements occupés régresse comparé à l’année dernière (- 250 logements). Dans le même temps, le nombre de logements vacants a lui aussi baissé (- 600 logements). Certains ont pu basculer en vacance technique, c’est-à-dire qu’ils ont été retirés du marché de la location dans l’attente d’être réhabilités ou démolis, même si, pour la première fois depuis 3 ans, le nombre de logements placés en vacance technique a sensiblement baissé sous l’effet de l’intensification des démolitions effectuées en 2023. Le taux de vacance a donc diminué en raison du recul de l’offre locative : le nombre de logements sortants du parc (démolitions + bascule en vacance technique) étant supérieur au nombre de logements entrants (nouveaux + rénovation).

Vacance et mobilité dans le parc locatif social
Vacance
Zone Nombre de logements loués ou proposés à la location au 01/01/2024 Taux de vacance totale au 01/01/2024 Taux de vacance structurelle au 01/01/2024 Taux de mobilité en 2023
France métropolitaine 4 802 095 2,3 % 1,2 % 7,5 %
France de province 3 519 499 2,4 % 1,3 % 8,2 %
Bourgogne-Franche-Comté 175 998 4,4 % 3,0 % 10,1 %
Côte-d’Or 35 027 3,1 % 1,5 % 9,9 %
Doubs 34 037 2,9 % 1,6 % 10,2 %
Jura 13 256 5,2 % 3,8 % 8,6 %
Nièvre 11 480 9,2 % 7,8 % 11,0 %
Haute-Saône 10 721 2,9 % 1,6 % 10,8 %
Saône-et-Loire 38 841 6,3 % 4,7 % 10,2 %
Yonne 19 453 2,5 % 1,2 % 9,9 %
Territoire de Belfort 13 183 5,0 % 3,7 % 10,9 %
Dijon Métropole 24 624 2,4 % 1,0 % 9,4 %
CU Grand Besançon Métropole 16 874 3,3 % 2,0 % 10,3 %
CA ECLA (Espace Communautaire Lons Agglomération) 3 110 4,0 % 2,6 % 6,8 %
CA Grand Belfort 11 139 4,5 % 3,1 % 11,1 %
CA Le Grand Chalon 9 627 3,1 % 2,0 % 10,0 %
CA Mâconnais Beaujolais Agglomération 8 495 1,4 % 0,7 % 7,6 %
CA Pays de Montbéliard Agglomération 12 882 2,8 % 1,5 % 10,4 %
CA de Nevers 7 153 7,2 % 6,0 % 10,5 %
CA de Vesoul 3 585 0,8 % 0,3 % 8,4 %
CA de l’Auxerrois 6 343 1,6 % 0,3 % 9,3 %
CA du Grand Dole 3 846 0,7 % 0,2 % 9,3 %
Source : SDES, RPLS au 1er janvier 2024

Sur les 7 700 logements vacants, 5 200 le sont depuis plus de 3 mois. Cette vacance qualifiée de « vacance structurelle » s’élève ainsi à 3,0 %, contre 1,2 % au niveau national. Elle a diminué de 0,5 point entre 2021 et 2023, malgré des disparités territoriales. La vacance structurelle est particulièrement marquée dans les zones confrontées à une déprise démographique depuis plusieurs décennies. Ainsi, le taux de logements vacants de plus de 3 mois dépasse 10 % dans de nombreux EPCI de la Nièvre, du Morvan et du Châtillonais. Les communautés de communes du Haut-Jura sont également concernées. Ces territoires ruraux sont d’autant plus affectés par la vacance que les logements, souvent plus anciens, sont localisés dans des zones où les services deviennent de plus en plus rares. Parmi les grands EPCI, le parc social de la CU Creusot-Montceau et de la CA de Nevers enregistrent une forte vacance structurelle. Au sein des EPCI délégataires des aides à la pierre, la vacance structurelle est généralement moins forte qu’en moyenne dans la région. Si elle correspond à la moyenne régionale pour le Grand Belfort, elle est quasi inexistante sur le Grand Dole, la métropole dijonnaise et ses environs. Une très faible vacance est également observée dans des zones telles que l’Yonne, la Bresse et la zone frontalière.

En 2023, 10,1 % de logements ont changé de locataires, contre 7,5 % en France métropolitaine. La mobilité a baissé de 1,5 points entre 2021 et 2023, une tendance qui concerne l’ensemble des départements sans exception. Cette baisse de la mobilité dans le parc social représente une évolution récente et significative. Dans un contexte marqué par une forte inflation et une augmentation du coût du crédit, le parc social s’impose de plus en plus comme un refuge, dont il devient difficile de sortir. L’accès à la propriété ou au parc locatif privé est ainsi de plus en plus complexe pour ses locataires. Les difficultés se sont notamment accentuées dans la zone frontalière en croissance démographique et soumis à une forte tension sur le marché du logement locatif. À l’inverse, certains EPCI affichent des taux de mobilité supérieurs à 15 %. Ils sont souvent situés dans des territoires en déprise où une offre abondante favorise l’entrée au sein du parc social ou la mobilité en son sein pour une meilleure adéquation du logement avec la taille du ménage.