Chapitre 5 Tension sur le marché (mobilité et vacance)

Une baisse en trompe l’œil de la vacance en Bourgogne-Franche-Comté.

Au 1er janvier 2022, parmi les 177 700 logements offerts à la location, 9 000 sont vacants. La vacance commerciale atteint 5,1 % de l’offre locative dans la région, contre 2,7 % au niveau national. Malgré un recul de 0,8 point du taux de vacance, la région Bourgogne-Franche-Comté reste au 1er rang des régions françaises par l’importance de son parc, nettement devant la région Grand-Est (3,7 %).

Cette forte baisse de la vacance n’est néanmoins pas liée à une attractivité retrouvée du parc social bourguignon-franc-comtois. En effet, si en région, le nombre de logements sociaux vacants au sein de l’offre locative a reculé de 1 500 unités, c’est surtout lié à des retraits massifs de logements de l’offre locative. En un an, l’offre locative a été réduite de près de 2 000 logements, venant alimenter le nombre de logements vides présents dans le parc des bailleurs sociaux, hors offre locative. Leur nombre est passé de 6 400 à 7 900, venant compenser exactement le recul de la vacance commerciale. De fait, l’excédent des sorties de parc par rapport aux mises en service ne fait que compenser le recul du nombre de logements loués (- 455 ménages).

Ces sorties massives de l’offre locatives s’expliquent en grande partie par l’effet du plan de relance. Celui-ci est mobilisé pour financer les restructurations lourdes de bâtiments anciens et leur rénovation énergétique. Ces dernières ne sont pas envisageables dans des bâtiments occupés. D’autres logements seront voués à la démolition. Les sorties de l’offre locative se concentrent en Saône-et-Loire et dans la Nièvre, les deux départements où la vacance commerciale était la plus forte. Dans ces deux départements, le taux de vacance a baissé respectivement de 2,0 et 1,1 points.

Vacance et mobilité dans le parc locatif social

Vacance et mobilité dans le parc locatif social
Vacance
Zone Nombre de logements loués ou proposés à la location au 01/01/2022 Taux de vacance totale au 01/01/2022 Taux de vacance structurelle au 01/01/2022 Taux de mobilité en 2021
France métropolitaine 4 737 427 2,7 % 1,5 % 8,6 %
France de province 3 475 959 2,9 % 1,6 % 9,5 %
Bourgogne-Franche-Comté 177 746 5,1 % 3,5 % 11,5 %
Côte-d’Or 34 626 2,8 % 1,4 % 11,2 %
Doubs 34 282 3,2 % 1,7 % 11,6 %
Jura 13 229 4,0 % 2,8 % 11,2 %
Nièvre 11 856 12,2 % 10,3 % 11,3 %
Haute-Saône 11 101 4,5 % 3,5 % 12,4 %
Saône-et-Loire 39 470 7,3 % 5,3 % 11,5 %
Yonne 19 651 3,7 % 2,2 % 11,7 %
Territoire de Belfort 13 531 6,7 % 4,8 % 11,8 %
Dijon Métropole 24 052 2,1 % 0,8 % 11,1 %
CU Grand Besançon Métropole 16 781 3,1 % 1,8 % 11,1 %
CA du Grand Dole 3 870 0,3 % 0,1 % 11,2 %
CA Grand Belfort 11 448 6,3 % 4,4 % 11,9 %
CA Le Grand Chalon 9 818 5,0 % 3,4 % 11,8 %
CA Pays de Montbéliard Agglomération 13 265 3,4 % 1,9 % 11,9 %
Source : SDES, RPLS au 1er janvier 2022

La vacance de plus de trois mois (vacance structurelle) est deux fois plus forte qu’en moyenne en Métropole (respectivement 3,5 et 1,6 %). Sans surprise, c’est dans les zone où la déprise démographique est installée depuis plusieurs décennies que la vacance est la plus forte. Elle dépasse 12 % dans de nombreux EPCI de la Nièvre et de l’Ouest de la Saône-et-Loire. Elle est également importante en Puysaye, dans l’Auxois, sur la frange ouest de la Haute-Saône et autour de Saint-Claude et de Morez. Parmi les grands EPCI, le parc social de la CU Creusot-Montceau et de la CA de Nevers enregistrent une forte vacance structurelle. Au sein des EPCI délégataires des aides à la pierre, la vacance structurelle est généralement moins forte que dans le reste de la région. Elle est notamment quasiment inexistante sur le Grand Dole et la métropole dijonnaise. Le Grand Belfort se distingue avec une vacance plus forte de près d’un point à la moyenne régionale.

Des comportements en matière de mobilité relativement similaires au sein de la région.

En matière de mobilité, 11,5 % des logements existants au 1er janvier 2021 ont changé de locataire en Bourgogne-Franche-Comté durant l’année, contre 8,6 % en France métropolitaine.

Au niveau départemental, cette part varie entre 11,2 % dans le Doubs à 12,4 % en Haute-Saône. Les comportements en matière de mobilité dans le parc locatif social sont donc assez similaires d’un département à un autre. Les écarts entre départements sont beaucoup moins importants qu’en matière de vacance.

Dans les grandes agglomérations de la région, les comportements en matière de mobilité sont également très semblables, avec des taux qui s’échelonnent entre 11,1 % pour Dijon Métropole et 11,9 % pour les communautés d’agglomération de Belfort et de Montbéliard.