Chapitre 5 Tension sur le marché (mobilité et vacance)

Au 1er janvier 2024, parmi les 290 687 logements loués ou proposés à la location dans la région Normandie, 2,2 % sont vacants, contre 2,3 % en France métropolitaine. La vacance de plus de trois mois, dite « vacance structurelle » est de 1,1 %, contre 1,2 % au niveau national. Elle a diminué de 0,4 point entre 2020 et 2024.

En 2023, 8,6 % de logements ont changé de locataires, contre 7,5 % en France métropolitaine. La mobilité a baissé de 2,5 points entre 2020 et 2024.

Vacance et mobilité dans le parc locatif social
Vacance
Zone Nombre de logements loués ou proposés à la location au 01/01/2024 Taux de vacance totale au 01/01/2024 Taux de vacance structurelle au 01/01/2024 Taux de mobilité en 2023
France métropolitaine 4 802 095 2,3 % 1,2 % 7,5 %
France de province 3 519 499 2,4 % 1,3 % 8,2 %
Normandie 290 687 2,2 % 1,1 % 8,6 %
Calvados 57 447 2,0 % 0,8 % 8,2 %
Eure 39 440 1,5 % 0,6 % 8,9 %
Manche 36 444 2,4 % 1,1 % 8,9 %
Orne 19 722 4,1 % 2,4 % 11,6 %
Seine-Maritime 137 634 2,2 % 1,1 % 8,1 %
Source : SDES, RPLS au 1er janvier 2024

Dans le contexte général de maintien de l’augmentation du nombre de ménages, la stabilité en volume de l’offre locative sociale normande est source de tensions. Le nombre de demandeurs ne cesse de croître, notamment en raison des coûts à se loger dans le parc privé, et les attributions de logement n’en satisfont qu’une partie. [références : Insee Analyses Normandie n°125, juillet 2024 ; Recensement de la population, évolution du nombre de ménages ; Rapport d’activité 2023 du Comité régional de l’habitat et de l’hébergement, pages 53 et suivantes]

La vacance des logements est au plus bas

La vacance immédiate comme structurelle (plus de 3 mois) est au plus bas depuis au moins une bonne dizaine d’années, en Normandie comme dans le reste de la France métropolitaine. Sur cette période, c’est en 2017 que la vacance structurelle a été la plus importante en Normandie, à hauteur de 2,3 %. Seul le Centre-Val-de-Loire (2,6 %) et surtout la Bourgogne-Franche-Comté connaissaient un taux plus élevé (3,5 %). L’écart avec la France métropolitaine de province était alors de +0,5 point. Désormais, il est de -0,2 point. La Normandie s’est ainsi rapprochée, voire a atteint, des niveaux de vacance structurelle équivalents à ceux de régions dont le parc social est traditionnellement en tension, comme les Hauts-de-France, la Bretagne ou PACA.

Cette montée de la tension se matérialise y compris dans l’Orne, malgré un taux de vacance structurelle plus lâche à 2,4 % en 2024 : mais il était encore de 8,2 % en 2017. Le niveau de tension est particulièrement sensible dans le Calvados (0,8 % de vacance structurelle – et une quasi-absence de vacance par exemple dans la CC de Bayeux Intercom) et surtout dans l’Eure (0,6 % - avec des valeurs depuis plusieurs années autour de 0,1 à 0,2 % à Louviers et Pont-Audemer par exemple).

Un moindre rotation des locataires

Ces tensions se manifestent aussi par une réduction de la rotation des locataires : la mobilité a baissé de presque 3 points en Normandie en quelques années, quand dans le même temps elle perdait un peu plus de 2 points dans le reste de la France de province. Ces niveaux de mobilité sont assez homogènes dans la région, allant de 8 à 9 % dans 4 des 5 départements. Les rotations restent à un niveau plus élevé dans l’Orne (11,6 %), mais la tendance à la baisse y est la même qu’ailleurs en Normandie.