Chapitre 4 L’ancienneté et l’état énergétique du parc social
Au 1er janvier 2024, l’ancienneté moyenne du parc de logements sociaux de la région Normandie est de 42,3 ans, contre 41,2 ans en France métropolitaine. L’ancienneté des constructions influe sur le diagnostic de performance énergétique des logements (DPE). A la fin de l’année 2023, 95,4 % des logements du parc locatif social de la région ont fait l’objet d’un DPE (réalisé selon les règles en vigueur avant le 1er juillet 2021). Les logements classés en A et B, considérés comme peu énergivores, représentent 11,9 % du parc social disposant d’un DPE renseigné, contre 19,2 % en France métropolitaine. Les logements classés en F et G, qualifiés de « passoires thermiques » et considérés comme très énergivores, en représentent 4,1 % (3,1 % au niveau national).
Une ancienneté de parc qui influe sur ses performances énergétiques
Avec 95 % de DPE réalisés, le parc social normand fait partie des plus diagnostiqués (89 % au niveau national, 97 % en Centre-Val-de-Loire et 96 % dans les Pays de la Loire). C’est même 98 % dans le Calvados, l’Eure et la Manche, un peu moins en Seine-Maritime (93 %, en partie en raison du pourcentage de 80 % seulement dans la CU Le Havre Seine Métropole) et dans l’Orne (92 %). Sur les 310 000 logements du parc social normand au 1er janvier 2024 , 176 000 ont fait l’objet d’un DPE réalisé avant le 1er juillet 2021, et 120 000 d’un DPE réalisé depuis le 1er juillet 2021. À noter qu’en 2025, les DPE d’avant le 1er juillet 2021 ne seront plus valables.
En lien avec l’ancienneté du parc et surtout sa relative rareté de logements récents, les DPE « avant le 1er juillet 2021 » ne classent en peu énergivores (classes A et B) que 12 % des logements sociaux normands diagnostiqués, la proportion la plus faible de toutes les régions métropolitaines. Avec les DPE « depuis le 1er juillet 2021 », le résultat est moins défavorable pour la Normandie : 10 % de logements peu énergivores, contre 11 % au niveau national, une proportion qui est supérieure à la celle obtenue dans d’autres régions comme le Centre-Val-de-Loire, les Hauts-de-France et Grand Est (6 à 8 %).
À l’autre bout du spectre, les logements classés F ou G (qualifiés de passoires thermiques) représentaient 4 % des DPE réalisés avant le 1er juillet 2021 dans le parc social normand, contre 3 % au niveau national métropolitain. Là encore, les résultats produits par les DPE après le 1er juillet 2021 sont plus favorables, avec une proportion de 3 % de passoires thermiques, 0,5 point en dessous de la moyenne nationale en métropole. Cela représente 3 500 logements qui à terme ne pourront plus être mis en location s’ils ne font pas l’objet de travaux d’amélioration de leur performance énergétique (1er janvier 2025 pour les 650 logements classés G depuis juillet 2021, et 1er janvier 2028 pour les 2850 logements classés F depuis juillet 2021).
Plus localement, dans l’Orne, avec un parc ancien et peu de mises en services de logements récents, les DPE ne sont pas très favorables : 4 % de logements peu énergivores et 10 % de passoires thermiques. À l’inverse, ils sont sensiblement meilleurs dans le Calvados, avec une part de logements peu énergivores plus forte que la moyenne nationale.
Pour nuancer tous ces constats, il est à rappeler que d’après les modélisations, les performances énergétiques du parc locatif social sont en général bien meilleures (7 % de passoires thermiques) que celles du parc locatif privé (16 %) et du parc des propriétaires occupants (15 %). [source : « Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2024 », décembre 2024]
Par ailleurs, ce millésime 2024 de RPLS n’intègre pas encore les évolutions de DPE liées aux travaux de rénovation énergétique du parc locatif social. Travaux menés dans le cadre des plans gouvernementaux successifs en faveur de l’éradication des passoires thermiques (Plan de relance et Soutien à la rénovation énergétique du parc social). Ces plans ne feront sentir leurs effets que dans les prochains millésimes du RPLS.