Chapitre 1 L’évolution du parc social

L’offre locative sociale dans la région Normandie s’élève à 310 642 logements au 1er janvier 2024. Sur un an, elle diminue de 0,1 %, alors qu’elle progresse de 0,8 % au niveau national.

Les logements sociaux ont progressé de 3,3 % en 6 ans, moins que l’ensemble des résidences principales sur la période 2015-2021 (3,7 %).

Ainsi, le parc social représente, au 1er janvier 2024, 20,4 % des résidences principales contre 17,4 % au niveau national.

Le parc social, une offre majeure pour le logement des Normands

L’offre locative sociale occupe donc en Normandie une place très importante pour le logement de ses habitants : en France métropolitaine, sur ce critère, la région occupe le 3e rang derrière l’Île-de-France (26,1 %) et les Hauts-de-France (23,0 %). La Normandie se place très loin de sa voisine bretonne (12,2 %).

C’est particulièrement le cas pour la Seine-Maritime (25,7 %), seulement devancée par la plupart des départements franciliens et par la Marne, et à hauteur du Pas-de-Calais (25,8%). La proportion approche même le tiers dans la Métropole Rouen Normandie, la CC Caux Austreberthe, la CU Le Havre Seine Métropole et la CA de la Région Dieppoise. Cette forme de logement est majoritaire aux deux tiers au Grand-Quevilly et à Canteleu, et majoritaire à Maromme, Harfleur et Gonfreville-l’Orcher, avec des parcs locatifs qui comptent plusieurs milliers de logements chacun.

Cette prévalence est moins nette pour le Calvados (18,7 %), qui se situe toutefois au 19e rang des départements français. La CU Caen la Mer rassemble la majorité du parc social du département, où il représente sur ce territoire un quart des résidences principales. La commune de Colombelles s’y distingue particulièrement avec ses deux tiers de logements sociaux.

Ailleurs dans la région, il n’y a que Val-de-Reuil, dans l’Eure, qui est caractérisée par une aussi forte proportion d’habitat social.

Le parc locatif social en Normandie au 1er janvier 2024
Type de logement
Zone Nombre de logements sociaux au 01/01/2024 Évolution 2024/2023 (en %) Densité pour 100 résidences principales Part de logements en QPV
(en %)
Part des logements individuels
(en %)
Part des logements collectifs
(en %)
Part des logements étudiants
(en %)
France métropolitaine 5 183 320 0,8 17,4 30,9 15,2 82,1 2,6
France de province 3 790 065 0,7 15,5 30,0 19,8 78,0 2,2
Normandie 310 642 -0,1 20,4 28,7 24,0 73,8 2,2
Calvados 60 614 -0,1 18,7 20,5 32,1 66,5 1,5
Eure 41 976 -0,7 16,3 34,1 28,3 70,8 0,9
Manche 38 166 0,3 16,4 20,7 40,2 59,2 0,6
Orne 21 061 -0,7 16,2 34,7 32,1 66,9 1,0
Seine-Maritime 148 825 0,0 25,7 31,8 14,3 82,3 3,4
Les mêmes données sont disponibles pour chaque Epci de la région dans le fichier téléchargeable en Introduction, dans l’onglet tableau_1_1.
Sources : SDES, RPLS au 1er janvier 2024 ; INSEE, recensement de la population 2021

Cet équipement important de la région en logement social permet le plus souvent de répondre localement aux obligations légales en la matière. Ainsi, sur les 85 communes normandes qui entrent dans le champ d’application de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU), moins d’une vingtaine n’atteignait pas son taux cible de 20 % de logements sociaux en 2022. C’est peu comparativement aux autres régions : globalement en France, la majorité des communes assujetties sont en effet déficitaires. De plus, les communes déficitaires normandes ne sont pas les plus peuplées : elles ne représentent que 8 % de la population des communes assujetties à la loi SRU. Il n’y a qu’en Bourgogne-Franche-Comté que ces proportions sont encore moindres. [source : Communes et inventaire SRU sur data.gouv.fr]

Un parc social qui ne croît plus

Pour autant, le parc locatif social normand est resté très stable au cours de l’année 2023 (-0,1 %) alors qu’il a progressé au niveau national (+0,8 %). Les mises en service de logements sociaux ont atteint un point historiquement bas depuis au moins une dizaine d’années, si bien que les sorties du parc social (ventes, démolitions, restructurations, changements d’usage de logements) ont été excédentaires. [Chapitre 3]

Sur 5 ans, entre le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2024 le constat est assez similaire : le parc locatif social normand s’est agrandi d’à peine 3 000 logements, soit moins d’1 %, à comparer aux +5 % à l’échelon national. Cette légère augmentation en Normandie est portée par la Seine-Maritime (+1 400 logements, +1 %), la Manche (+400 logements, +1 %) mais surtout le Calvados (+1 500 logements, +2,5 %). Alors que le parc ornais est stable sur 5 ans et que l’Eure a perdu près de 600 logements (amaigrissement du parc de plus d’1 %).

Ces constats sont à mettre en regard des évolutions démographiques dans la région. Selon le recensement de la population, sur la période 2016-2022, seul le Calvados conserve un dynamisme démographique (+0,3 % par an), alors que la population seinomarine stagne, et que celle des autres départements normands entame un recul (Manche, Eure) ou le confirme (Orne). [source : Insee Analyses Normandie n°135, décembre 2024]

Pour autant, le nombre de ménages à loger continue de croître en dépit de la stabilité du nombre de Normands, ce qui n’est pas sans conséquence en termes de tensions sur le parc social. [Chapitre 5]