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Direction régionale et interdépartementale

de l’environnement, de l’aménagement

et des transports d’Île-de-France

Note de conjoncture trimestrielle

Résultats au 2e trimestre 2022

La construction de logements en Île-de-France

Hausse des autorisations mais baisse des mises en chantier


Ces douze derniers mois, les autorisations franciliennes progressent, mais pas les mises en chantier

Au deuxième trimestre 2022, en Île-de-France, le nombre de logements autorisés cumulés sur 12 mois augmente de 13 % par rapport au deuxième trimestre 2021 (avec 78 000 autorisations contre 69 000) (graphique 1b). Cette hausse est légèrement moins importante que sur la France entière avec + 15 % (note de conjoncture nationale du SDES).
En revanche au deuxième trimestre 2022, le nombre de logements mis en chantier en cumul sur 12 mois, recule de 8 % par rapport au deuxième trimestre 2021 (passant de 67 000 à 62 000 autorisations), alors que sur la France entière, les mises en chantier stagnent, avec respectivement 386 000 et 387 000 logements commencés cumulés sur 12 mois.

Depuis 2001, la construction de logements a progressé plus fortement en Île-de-France que sur l’ensemble de la France

En France, entre juin 2001 et juin 2022, le nombre de logements autorisés cumulé sur 12 mois a progressé de 34 % pour atteindre 509 000 autorisations fin juin 2022. Le nombre de logements mis en chantier cumulé sur 12 mois a quant à lui progressé de 16 % pour atteindre 388 000 fin juin 2022 (graphique 1a).
En Île-de-France, sur cette même profondeur historique (entre juin 2001 et juin 2022), le nombre de logements autorisés a augmenté de 64 % depuis juin 2001 pour atteindre 78 000 autorisations fin juin 2022. Le nombre de logements commencés a progressé de 56 % depuis juin 2001, pour atteindre 62 000 mis en chantier fin juin 2022.
Au cours des deux dernières décennies, le nombre de logements autorisés a connu quatre vagues : autour de 2006, 2013, 2017 et 2020. Lors de la première vague, le nombre de logements autorisés a progressé de 67 % entre août 2002 et novembre 2006 en Île-de-France, contre 63 % en France entière. Cette première hausse a été portée par la conjugaison de facteurs démographiques (augmentation de + 3 % de la population française entre mi-2002 et fin 2006) et économiques favorables (+ 2,0 % de croissance économique en France en 2006 après + 1,7 % en 2005 et + 2,5 % en 2004), dont la croissance du pouvoir d’achat (+ 2,3 % en 2006, après + 1,7 % en 2005 et + 2,6 % en 2004 1 France, portrait social – Fiches thématiques – INSEE – Edition 2006 et France, portrait social – Fiches thématiques – INSEE – Edition 2007 , et les réformes relatives à la construction de logement (loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains de 2000 2 La loi n° 2000-1208 relative à la solidarité et au renouvellement urbains de 2000 (Loi SRU) prévoit notamment l’obligation d’atteindre le seuil de 20 % de logements sociaux dans certaines communes. et de la loi sur la rénovation urbaine de 2003 3 La loi n° 2003-710 du 1 août 2003 d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine vise à réhabiliter 600 quartiers, abritant 4 millions d’habitants, dans lesquels se sont concentrés les difficultés sociales, économiques et urbaines, via des démolitions, constructions et réhabilitations de logements, équipements publics, commerces et transport. Ce programme s’est terminé en 2020 et le pic des opérations a eu lieu entre 2011 et 2013 (cf. rapport 2020 de l’ONPV (observatoire national de la politique de la ville) « Vulnérabilités et ressources des quartiers prioritaires » www.onpv.fr). ). La crise économique et financière de 2008 a stoppé cette forte progression.
Lors de la seconde vague , le nombre de logements autorisés a progressé de 76 % entre octobre 2009 et avril 2012 en Île-de-France. Elle correspond notamment au plan de relance (dont le soutien à la construction) et le dispositif Scellier 4 Arrêté du 30 décembre 2008 pris pour l’application de l’article 199 septvicies du code général des impôts . Ces éléments associés à une amélioration des conditions de crédit (doublement du prêt à taux zéro) ont permis d’atteindre un nouveau pic en 2012. La fin du dispositif Scellier (31 décembre 2012) et les difficultés économiques de la France (notamment dues à la crise des dettes souveraines) engendrent la deuxième chute de la construction de logement. Cependant, en Île-de-France, la loi relative au Grand Paris de 2010 5 La Loi n° 2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris visant à développer l’offre de logements fixe ainsi un objectif de 70 000 logements par an pendant 25 ans.
Lors de la troisième vague , le nombre de logements autorisés a progressé de 55 % entre mars 2015 et octobre 2017 en Île-de-France. Elle correspond à la mise en œuvre du dispositif Pinel 6 La Loi n°2017-1837 du 30 décembre 2017 de finances pour 2018 introduit en 2015 et le renforcement du Prêt à taux zéro (PTZ+).
Enfin, en 2020, la forte diminution des autorisations et des mises en chantier provoquée par la pandémie de Covid-19 s’inscrit dans une phase de baisse. Depuis février 2021, les autorisations progressent à nouveau fortement, portées par le plan de relance et en particulier l’aide à la relance de la construction durable (ARCD) de 2021 et 2022 7 Aide à la relance de la construction durable 2021. . Le décrochage de la courbe des logements commencés au premier semestre 2022 peut être liée : d’une part à la conjoncture économique de la période (inflation et crise de l’europe due à la guerre en Ukraine, difficulté accrue pour obtenir des crédits immobiliers) et d’autre part à la fragilité du modèle d’estimation (voir article méthode en infra) induite par les évènements exceptionnels de 2020.

Graphique 1a : Nombre de logements autorisés et commencés en France depuis juin 2001 (données cumulées 12 mois)

Source : SDES, Sitadel2, estimations à fin juin 2022
Note de lecture : À la fin du mois de juin 2022, le nombre de logements autorisés sur 12 mois en France, s’élevait à 508 664 logements.


Graphique 1b : Nombre de logements autorisés et commencés en Île-de-France depuis juin 2001 (données cumulées 12 mois)

Source : SDES, Sitadel2, estimations à fin juin 2022
Note de lecture : À la fin du mois de juin 2022, le nombre de logements autorisés sur 12 mois en Île-de-France, s’élevait à 77 991 logements.


Sur cette période (de juin 2001 à juin 2022), les tendances entre France entière et Île-de-France ne sont pas identiques. La dynamique de la construction en France laisse apparaître un bilan sur les 20 dernières années plutôt stagnant (graphique 1a). À l’inverse la dynamique de la construction en Île-de-France est clairement à la hausse (graphique 1b).

L’évolution de la part des logements collectifs ou en résidence en Île-de-France depuis 2001

Entre juin 2001 et juin 2022, le nombre de logements individuels autorisés a baissé de 13 %. À l’inverse, le nombre de logements collectifs et en résidences autorisées a doublé. Ainsi, la part de logements individuels autorisés a reculé passant de 31 % à 15 %, alors que la part de logements collectifs/ résidences autorisées est passée de 69 % à 85 % (graphique 2a). En comparaison avec la France entière, la part du nombre de logements collectifs et en résidences autorisées est passée de 40 % en juin 2001, à 56 % à juin 2022.

Graphique 2a : Poids du nombre de logements autorisés par type (individuels ou collectifs/résidence) en France

Graphique 2b : Poids du nombre de logements commencés par type (individuels ou collectifs/résidence) en Île-de-France

Source : SDES, Sitadel2, estimations à fin juin 2022
Note de lecture : À la fin du mois de juin 2022, le nombre de logements individuels autorisés sur 12 mois en Île-de-France, représente 15 % du nombre total de logement autorisés, contre 85 % pour les logements collectifs et en résidence autorisés.

Après le pic des autorisations de 2017 en Île-de-France, une reprise timide amorcée depuis 2021

En France, entre avril 2012 (plus haut du second pic national, voir supra) et décembre 2014, le nombre total de logements autorisés diminue de 36 %, une baisse plus prononcée qu’en Île-de-France (- 17 %) (graphique 3a et graphique 3b). À l’inverse, la reprise de 31 % observée en France entre décembre 2014 et octobre 2017 (plus haut du troisième pic national, voir supra)) est moins marquée qu’en Île-de-France (+ 50 %). Enfin, durant le recul qui s’ensuit, l’ampleur s’inverse à nouveau. Le nombre de logements autorisés descend moins fortement en France (restant au-dessus de + 2 % par rapport à décembre 2014) qu’en Île-de-France (chutant en dessous de - 6 % par rapport à décembre 2014). Ainsi la reprise observable en Île-de-France depuis 2021 est relative, compte tenu du fait qu’elle s’insère après une forte chute, démarrant depuis un point haut en 2017 jusqu’à un point bas atteint en 2021.

Graphique 3a : Évolution du nombre de logement autorisés en France, base 100 à décembre 2014.

Graphique 3b : Évolution du nombre de logement autorisés en Île-de-France, base 100 à décembre 2014.

Source : SDES, Sitadel2, estimations à fin juin 2022
Note de lecture : L’indice, base 100 à décembre 2014, du nombre total de logements autorisés en France est de 130 à fin juin 2022. Cela signifie qu’entre décembre 2014 et juin 2022, le nombre total de logements autorisés en France a augmenté de 30 %.

En Île-de-France, les mises en chantier connaissent des évolutions plus marquées qu’au niveau national

Entre avril 2012 et décembre 2014, le nombre de logements commencés diminue de 42 % pour l’individuel et de 4 % pour les collectifs et en résidences, soit une baisse du nombre total de logements autorisés de 10 % (contre - 25 % en France entière) (graphique 4a).
Puis, entre décembre 2014 et en octobre 2017 (plus haut du troisième pic historique, voir supra) le nombre de logements commencés augmente de 21 % pour l’individuel et de 64 % pour les collectifs et en résidences (pour une croissance totale de 57 %) (graphique 4b).
Les courbes des logements commencés sont plus accidentées que la moyenne nationale. Cela révèle la sensibilité des démarrages de travaux, dépendant d’un plus grand nombre de facteurs que la décision administrative d’autorisation.

Graphique 4a : Évolution du nombre de logement commencés en France, base 100 à décembre 2014.

Graphique 4b : Évolution du nombre de logement commencés en Île-de-France, base 100 à décembre 2014.

Source : SDES, Sitadel2, estimations à fin juin 2022
Note de lecture : L’indice, base 100 à décembre 2014, du nombre total de logements autorisés en France est de 130 à la fin du mois de juin 2022. Cela signifie qu’entre décembre 2014 et juin 2022, le nombre total de logements autorisés en France a augmenté de 30 %.



Méthode :
Pour simplifier la lecture, les données dont l’ordre de grandeur est le millier ou plus sont arrondies à la centaine, celles dont l’ordre de grandeur est inférieur sont arrondies à la dizaine. Les calculs d’évolution sont effectués à partir des données exactes, non arrondies. Ainsi, les calculs d’évolution effectués à partir des valeurs arrondies présentées dans cette note peuvent conduire à des résultats différents.

En savoir plus
• Voir l’article Méthode sur le site de la DRIEAT
• La note de conjoncture nationale du SDES
• Voir outil de Datavisualisation national développé par la DREAL Pays de la Loire


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www.drieat.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr

Rédacteur : Joan REYBAUD - DRIEAT IF/SCDD/DDGS
Dépôt légal : Février 2023
ISSN : 1297 - 496 X