Données locales de consommation d’énergie en 2023 en Auvergne-Rhône-Alpes

En 2023, la consommation d’énergie en Auvergne-Rhône-Alpes s’élève à 171 TWh, ce qui représente une baisse de plus de 12 % par rapport à la moyenne de la période 2012-2022. Le niveau global de consommation d’énergie dans la région est même inférieur à 2020, année caractérisée par l’épidémie de Covid. Dans le détail, tous les types d’énergie connaissent une baisse tendancielle de leur consommation, particulièrement les produits pétroliers et le gaz. Pour l’électricité, la consommation est également plus faible en 2023 que les années précédentes, mais la baisse tendancielle observée est moindre que pour le gaz et les produits pétroliers.


TOUTES ÉNERGIES


Évolution de la consommation par type d’énergie (2012-2023, Auvergne-Rhône-Alpes, en GWh)


En GWh
Source : SDES, catalogue DIDO (octobre 2024)


Sur la période 2012-2023, on constate une légère diminution de la consommation d’énergie, malgré une augmentation de 400 000 habitants au sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes durant la période. Si la somme totale des trois principaux types d’énergie (électricité, gaz, produits pétroliers) semble stable entre 2012 et 2019, depuis 2019 on observe globalement une baisse en Auvergne-Rhône-Alpes, la consommation passant d’environ 196 TWh en 2019 à 171 TWh en 2023. La consommation totale d’énergie en 2023 apparaît même comme inférieure à celle de 2020, année de l’épidémie de Covid caractérisée par une diminution des activités et de la consommation énergétique.


Répartition de la consommation par type d’énergie (2023, Auvergne-Rhône-Alpes)

Source : SDES, catalogue DIDO (octobre 2024)

En 2023, ce sont toujours les produits pétroliers qui représentent la plus grosse partie de la consommation d’énergie (44%) en Auvergne-Rhône-Alpes. Cette part des produits pétroliers dans la consommation totale est liée principalement au transport routier et dans une moindre mesure au chauffage au fioul. Sur la période 2012-2023, si on exclut les deux années 2020 et 2021 (années de la Covid), la part de produits pétroliers dans la consommation totale d’énergie reste stable, entre 42 et 46%.


ÉLECTRICITÉ


Consommation d’électricité (Région Auvergne-Rhône-Alpes, 2012-2023, GWh)

En GWh
Source : SDES, catalogue DIDO (octobre 2024)


Sur une période de 12 ans, la consommation d’électricité de la région Auvergne-Rhône-Alpes est relativement stable (autour de 60 TWh par an), malgré une hausse de la population d’environ 5 %. Toutefois, la consommation d’électricité en 2023 apparaît comme la plus faible sur les 12 dernières années, avec une valeur de 56,6 TWh. Il faut revenir à 2014 (avec un hiver très doux) ou 2020 (année de la Covid) pour retrouver un niveau comparable. La tendance à la baisse par rapport à 2022 est similaire à celle observable à l’échelle nationale et peut s’expliquer par une année 2023 particulièrement chaude ainsi qu’au coût élevé de l’énergie, deux facteurs qui ont limité le besoin et l’utilisation de chauffage. A cela s’ajoute également une réduction des consommations des grands industriels de la région par rapport à 2022 et probablement une amélioration des performances énergétiques des bâtiments dans le résidentiel et le tertiaire.


Consommation d’électricité par EPCI (2023, en GWh)

En GWh
Source : SDES, catalogue DIDO (octobre 2024)


Les EPCI qui consomment le plus d’électricité sont ceux qui sont les plus peuplés (Métropole de Lyon, Grenoble-Alpes-Métropole, Saint-Étienne Métropole, Clermont Auvergne Métropole, etc.) ou bien ceux sur lesquels sont implantés des grands industriels (Communauté de Communes Cœur de Maurienne) ou un fort secteur tertiaire (Communauté d’Agglomération du Pays de Gex).


GAZ


Consommation de gaz (Région Auvergne-Rhône-Alpes, 2012-2023, GWh)

En GWh
Source : SDES, catalogue DIDO (octobre 2024)


Entre 2012 et 2021, on observe une stabilité de la consommation de gaz en Auvergne-Rhône-Alpes, aux alentours de 51 TWh par an. Toutefois, depuis 2021, on constate une baisse importante de la consommation de gaz qui passe en dessous des 40 TWh en 2023. Cette baisse en 2023 par rapport à 2022 est plus importante que la baisse observée pour la consommation d’électricité, et accentue la réduction déjà observée en 2022 par rapport à 2021. La consommation de gaz en 2023 s’élève ainsi à 38,5 TWh.
Cette tendance à la baisse est similaire à celle observable à l’échelle nationale. On peut l’expliquer par une météo plus clémente en 2023 et une augmentation importante du coût du gaz depuis 2021, mais aussi par des efforts de sobriété énergétique. Cette baisse est aussi la conséquence d’une moindre sollicitation des centrales électriques au gaz en 2023.


Consommation de gaz par EPCI (2023, en GWh)

En GWh
Source : SDES, catalogue DIDO (octobre 2024)


Les EPCI consommant le plus de gaz naturel sont logiquement les EPCI les plus peuplés (Métropole de Lyon, Saint-Étienne Métropole, Grenoble-Alpes-Métropole, Clermont Auvergne Métropole,etc.) ou bien ceux sur lesquels sont implantés des industries très consommatrices de gaz (CC Saint-Pourçain Sioule) ou avec un pôle tertiaire développé (CC entre Biévre et Rhône).


PRODUITS PÉTROLIERS


Évolution de la consommation de produits pétroliers par produit pétrolier (Auvergne-Rhône-Alpes, 2012-2023, en ktonnes)


En ktonnes
Source : SDES, catalogue DIDO (octobre 2024)


On observe une légère baisse de la consommation de produits pétroliers sur la période 2012-2019, et cette tendance à la baisse semble s’amplifier sur la période récente.

Si on excepte l’année 2020 (année Covid), la consommation totale de produits pétroliers en 2023 est la plus faible de la période 2012-2023, avec une consommation d’environ 6 500 ktonnes, soit 15 % de moins qu’en 2012.

Entre 2012 et 2023, les consommations des différents types de produits pétroliers diminuent sauf le gazole non routier (GNR) et le carburéacteur du transport aérien qui restent stables, ainsi que le super sans plomb qui augmente.

La consommation du gazole routier diminue, mais cette baisse est moins forte que la baisse des immatriculations de véhicules diesel, et peut s’expliquer par un effet de parc : même si les immatriculations diesel chutent, le parc diesel reste important dans le parc total de véhicules, ce qui explique que le gazole routier reste le produit pétrolier le plus consommé.

Si on excepte l’année 2020, la somme du gazole routier et du super sans plomb reste stable dans le temps, et donc globalement la consommation des produits pétroliers du secteur des transports routiers reste stable sur la période 2012-2023, malgré une augmentation de plus de 10 % du parc de véhicules particuliers durant la période.

De même, si on excepte les années 2020 et 2021, années où le transport aérien a fortement diminué du fait de la crise de la Covid, la consommation de carburéacteur reste stable.

La baisse globale de consommation de produits pétroliers entre 2012 et 2023 s’explique avant tout par la baisse de consommation dans le secteur résidentiel avec une diminution constante de la consommation de fioul domestique qui passe de 1270 ktonnes en 2012 à 530 ktonnes en 2023, et par une baisse du secteur industriel (diminution de la consommation des fiouls lourds qui passe de 149 ktonnes en 2012 à 18 ktonnes en 2023). La baisse de consommation du fioul domestique s’explique par les hivers plus doux, mais aussi par le remplacement progressif des chaudières au fioul par d’autres moyens de chauffage.


Part de chaque produit pétrolier dans la consommation (Auvergne-Rhône-Alpes, 2023)

Source : SDES, catalogue DIDO (octobre 2024)

Même si sa consommation diminue, le gazole routier représente en 2023 encore 58 % de la consommation de produits pétroliers en Auvergne-Rhône-Alpes. Les transports représentent environ 85 % de la consommation de produits pétroliers.


Évolution de la consommation de Super Sans Plomb par type (Auvergne-Rhône-Alpes, 2012-2023, en ktonnes)

En ktonnes
Source : SDES, catalogue DIDO (octobre 2024)


Le super sans plomb est le seul produit pétrolier dont la consommation augmente. Cette augmentation est principalement due à l’augmentation des immatriculations de véhicules essence, au détriment des véhicules diesel. Dans le détail, c’est la consommation de sans plomb 95 E10, un carburant avec 10 % d’éthanol, qui augmente le plus. En effet, si en 2012 le SP95E10 représentait 24 % de la consommation des carburants sans plomb, il en représente 58 % en 2023.
Le SP85, apparu en 2016, voit également sa consommation augmenter d’année en année même si sa part dans le volume global reste marginale (6 % de la consommation des supers sans plomb en 2023).
Quant à la consommation de SP98, si en valeur relative elle reste stable (entre 15 et 20 % des carburants sans plomb), elle augmente en valeur absolue, passant de 141 ktonnes en 2012 à 243 ktonnes en 2023.



CHALEUR

Les réseaux de chaleur permettent de chauffer des bâtiments publics et privés à partir d’une chaufferie collective, en mobilisant des gisements d’énergie renouvelable ou non. Ces réseaux sont situés en général en zone urbaine.


Les filières de production des réseaux de chaleur (Auvergne-Rhône-Alpes, 2023)

Source : SDES, catalogue DIDO (octobre 2024)

En Auvergne-Rhône-Alpes, en 2023 la production de chaleur s’élève à 4,7 TWh et elle provient pour 93 % de 3 filières principales :
• La biomasse solide, c’est-à-dire la production de chaleur à partir du bois-énergie et des résidus agricoles, qui représente 38 % de la chaleur produite.
• Le gaz naturel qui représente 23 % de la production de chaleur.
• L’incinération de déchets, qui représente 33 % de la chaleur produite (les unités d’incinérations des ordures ménagères (OM) représentant à elles seules 82 % de la chaleur produite via l’incinération de déchets).

Les autres filières sont le charbon pour 2 %, les produits pétroliers pour moins de 1 %, ainsi que d’autres filières (récupération de chaleur issue de procédés industriels, pompes à chaleurs, chaudière électrique) pour environ 3 %.

En Auvergne-Rhône-Alpes en 2023, la consommation de chaleur via les réseaux de chaleur concerne principalement le secteur résidentiel (40 %), le secteur tertiaire (29 %) et le secteur industriel (24 %).

METHODOLOGIE


Les données utilisées proviennent de la mise à disposition des données locales relatives à l’énergie via le portail (application DiDo) du service de la donnée et des études statistiques (SDES).

Cette mise à disposition est inscrite dans l’article 179 de la loi de transition énergétique pour une croissance verte (LTECV) du 17 août 2015. Les modalités ont été fixées par les décrets du 18 juillet 2016 puis du 4 mars 2020 et sont codifiées aux articles du Code de l’énergie D. 111-52 à D. 111-58 pour le gaz et l’électricité.

Les données utilisées sont celles mises en ligne en octobre 2024 (et antérieures). La DREAL a fait des contrôles et a procédé à des corrections de données. Pour les produits pétroliers, la donnée pour le carburéacteur n’est connue régionalement que pour l’année 2023; pour reconstituer la consommation de carburéacteur pour les années 2012 à 2022 en Auvergne-Rhône-Alpes, on a fait l’hypothèse que la valeur régionale représentait 2,13 % de la valeur de la France Métropolitaine (2,13% étant la part de la région Auvergne-Alpes en 2023 pour le carburéacteur). Afin de comparer les consommations de produits pétroliers avec les consommations d’électricité et de gaz, on a utilisé le changement d’unité suivant une tonne de produits pétroliers correspondant à 11 610 kWh. Des données de consommation d’électricité anormalement élevées en 2022 pour certains opérateurs ont également été corrigées.

Définitions

Carburéacteur : Combustible pour moteur d’avion à réaction ou à turbine. Il ne doit pas être confondu avec le kérosène qui est un produit pétrolier utilisé comme combustible de moteur d’avion mais également pour le chauffage, l’éclairage… et qui couvre un champ plus large que le carburéacteur. La consommation de carburéacteur correspond à la consommation du secteur du transport aérien.

Fiouls lourds : Produits pétroliers à haute viscosité, utilisés comme combustibles pour les gros moteurs industriels, ainsi que les moteurs des péniches et des navires de transports de marchandises. Les fiouls lourds sont aussi utilisés dans les centrales thermiques pour produire de l’électricité.

Gazole non-routier (GNR) : Carburant nommé dans le langage courant le « Fioul rouge ». C’est le combustible utilisé uniquement pour alimenter des engins mobiles non habilités au transport de personnes ou de marchandises sur route. Le GNR est donc le combustible des tracteurs et engins agricoles, mais aussi des engins forestiers, du BTP et de manutention (grue, nacelle, chariot élévateur…), des chasses neiges, des locomotives ferroviaires et des bateaux de pêche. La consommation de produits pétroliers du secteur agricole est approximativement celle du GNR (même si cette dernière contient aussi d’autres usages que ceux agricoles).

Fioul Domestique : Combustible utilisé principalement pour le chauffage. La consommation de fioul domestique correspond donc à la consommation des produits pétroliers des secteurs résidentiel et tertiaire.

Gaz de pétrole liquéfié (GPL) : Mélange d’hydrocarbures légers (essentiellement butane à 80 % et propane à 20 %. Il est principalement utilisé comme carburant routier, mais il sert aussi à produire de l’électricité et de la chaleur.

Pour en savoir plus

- Résultats régionaux précédents
- Données nationales disponibles sur le site du SDES via le Catalogue DiDo
- Téléchargement des données locales (région, départements, EPCI, communes) au format tableur (5,6 Mo)


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